Les Pays de la Loire, région riche en histoire et en diversité, abritent une mosaïque architecturale qui témoigne de la culture et des traditions locales. Nous vous proposons de plonger dans l’univers des maisons traditionnelles de cette région, en explorant quatre styles distincts qui se sont développés et adaptés au fil des siècles. De la maison nantaise, avec ses spécificités liées aux contraintes d’urbanisme de Nantes, à la pittoresque et colorée Mancelle du Mans, en passant par les charmantes maisons de Trentemoult et les traditionnelles maisons vendéennes, chaque style reflète une réponse unique aux défis géographiques, climatiques et culturels de la région.
1. La maison nantaise
La maison nantaise est une typologie architecturale distincte, qui a émergé dans les années 1970, en réponse à un règlement municipal de voirie à Nantes. Ce règlement imposait que le plancher de bois soit élevé d’au moins un mètre au-dessus du niveau du trottoir pour prévenir les infiltrations d’eau et les inondations. Cette contrainte a donné naissance à un style de maison caractérisé par un rez-de-chaussée surélevé, accessible par quelques marches menant à la porte d’entrée. Ce rez-de-chaussée abrite généralement le garage, la chaufferie, et la buanderie, tandis que les pièces à vivre, comme le salon, la cuisine, et les chambres, se situent aux étages supérieurs. Les maisons nantaises sont souvent équipées d’escaliers extérieurs ou intérieurs pour accéder à ces étages et disposent fréquemment de balcons en fer forgé, agrémentés de jardinières, qui surplombent le jardin à l’arrière.
Avec le Plan Courant de 1953, visant à démocratiser l’accès à la propriété individuelle, le modèle de la maison nantaise a été intégré dans les catalogues des promoteurs immobiliers et s’est répandu dans les nouveaux quartiers résidentiels. Cependant, ce modèle a commencé à décliner quelques années plus tard au profit de la maison de plain-pied, plus pratique pour les tâches quotidiennes grâce à l’absence d’escaliers pour accéder à l’entrée ou au jardin.
2. La Mancelle, la maison typique du Mans
La Mancelle, caractéristique emblématique de l’architecture résidentielle du Mans au XIXe siècle, représente une facette unique de l’identité visuelle de la ville. Née d’un contexte historique spécifique, cette typologie de maisons a joué un rôle majeur dans l’évolution urbaine et sociale de la région. Distinctes par leur conception, les Mancelles se divisent en deux catégories principales : la petite et la grande Mancelle, chacune répondant à des besoins et à des statuts sociaux variés.
La petite Mancelle, modeste, se compose généralement d’un rez-de-chaussée surmonté d’une lucarne, affichant une façade sobre agrémentée de pierre autour des ouvertures. Cette simplicité architecturale est le reflet de ses occupants originels, souvent issus de la classe ouvrière. En revanche, la grande Mancelle, destinée à un public plus aisé, se distingue par un étage supplémentaire, offrant ainsi plus d’espace de vie et témoignant d’une certaine aisance. Les évolutions architecturales de fin de siècle ont enrichi ces demeures de détails plus élaborés, comme les linteaux courbes et les lucarnes en pierre de taille, reflétant une volonté de distinction esthétique.
Les Mancelles, alignées en rangées dans les quartiers paisibles de la ville, ont été construites en grande partie pour accueillir les travailleurs de l’ère industrielle, marquant profondément le paysage urbain du Mans. Cette architecture unique a contribué à l’extension de la ville, tout en préservant une densité de population relativement faible comparée à d’autres grandes villes françaises. Les modifications urbaines ultérieures ont introduit une diversité dans l’aspect des Mancelles, rompant avec la monotonie des façades pour offrir une palette plus riche en couleurs et en détails, enrichissant ainsi le patrimoine architectural de la ville.
3. La maison de Trentemoult
Trentemoult, un ancien village de pêcheurs situé à Rezé, près de Nantes, offre un panorama exceptionnel avec ses maisons colorées et son riche passé maritime. Ce lieu unique a évolué du commerce de pêche au commerce maritime au XIXe siècle, devenant un point central pour le recrutement d’officiers de commerce pour le port de Nantes. Les maisons de pêcheurs, adaptées aux crues de la Loire, se caractérisent par leur structure sur trois niveaux, avec des celliers au rez-de-chaussée et des pièces de vie aux étages supérieurs. Les maisons colorées, peintes avec les restes de peinture des bateaux, contribuent à l’ambiance bohème du village.
Au fil des ans, Trentemoult s’est transformé. Après avoir connu des périodes difficiles, le village a retrouvé de sa superbe dans les années 90 grâce au tournage du film « La Reine Blanche ». Aujourd’hui, il accueille des artistes et maintient un lien fort avec les arts, offrant des galeries et des expositions dans les rues, enrichissant son ambiance culturelle. L’accès à Trentemoult est facilité par divers moyens, y compris une navette fluviale (Navibus) depuis la Gare Maritime de Nantes, offrant une belle entrée sur ce village pittoresque.
Le charme de Trentemoult réside dans ses ruelles étroites, ses façades colorées et ses détails architecturaux uniques. Les visiteurs peuvent se perdre dans ses passages, découvrir des terrasses cachées, des fresques murales humoristiques et des œuvres d’art inattendues. Chaque coin de rue révèle une nouvelle surprise, des jardins pittoresques aux œuvres artistiques captivantes, transformant Trentemoult en un musée à ciel ouvert. C’est un lieu où la tradition maritime se mêle à la créativité artistique, offrant une expérience visuelle riche et une atmosphère de détente et de découverte.
4. La maison vendéenne
La maison vendéenne se distingue par sa capacité à fusionner tradition et adaptation au climat côtier ou terrestre de la Vendée. Ces habitations reflètent une palette de couleurs harmonieuse et une structure adaptée à l’environnement local, alliant esthétisme et fonctionnalité.
Sur le littoral, les façades des maisons sont majoritairement enduites de chaux blanche, contrastant avec les volets colorés, typiquement bleus ou blancs, bien que d’autres couleurs soient également répandues. Cette variété de teintes pour les volets trouve son origine dans l’utilisation de la peinture de bateaux par les pêcheurs, un choix économique qui a également permis de réutiliser efficacement les ressources.
Les toitures des maisons vendéennes, souvent à deux pans et de faible inclinaison, utilisent la petite tuile canal, évoquant les nuances allant du rouge à l’orangé et au corail. Cette spécificité des toits, ajoutée à la disposition des maisons, soit de plain-pied soit partiellement à étage, témoigne d’une architecture pensée pour résister aux vents dominants dans une région marquée par sa platitude.
Dans les terres, les habitations arborent des couleurs plus chaudes telles que le beige, le jaune, ou l’orange, avec des toitures composées de tuiles orangées et des volets souvent verts, enrichis parfois de décorations en terre cuite autour des fenêtres.
Un autre type de construction traditionnelle en Vendée est la bourrine du marais breton vendéen. Ces maisons, construites avec des matériaux locaux comme la terre d’argile et les roseaux, se caractérisent par leur structure trapue et leur toiture de chaume. Bien que de moins en moins répandues, les bourrines restent un témoignage vivant de l’adaptation de l’architecture locale aux ressources disponibles et aux conditions environnementales spécifiques de la région.
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