Tour d’horizon des maisons traditionnelles et typiques de la Corse, l’île de beauté

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La corse, région française insulaire, n’est pas appelée l’Ile de Beauté pour rien ! Au-delà des magnifiques panoramas et des milliers de balades qu’elle procure, son architecture n’est également pas en reste. Les villages traditionnels corse sont en effet réputés pour leurs maisons “en hauteur”, perchées sur les rochers. Les matériaux utilisés en Haute-Corse et en Basse-Corse sont également bien différents, ce qui permet de découvrir une diversité et une richesse des façades de pierre.

1. Les maisons traditionnelles de village en Corse

Maisons traditionnelles en pierre dans un village en Corse
Les maisons traditionnelles de villages de Corse sont construites avec des matériaux variées : des roches volcaniques et granites rouges aux falaises blanches et schistes gris.

Les maisons traditionnelles Française, et plus particulièrement des villages corses reflètent un riche héritage architectural et culturel, profondément enraciné dans la diversité géologique et historique de l’île. Ces habitations, construites à partir de matériaux locaux, illustrent une connexion profonde avec le paysage naturel, mettant en lumière l’ingéniosité et la résilience des communautés corses à travers les siècles.

La diversité géologique de l’île a conduit à un style architectural distinct dans différentes régions. Dans le sud, les maisons sont typiquement construites à partir de grands blocs de granite, reflétant l’abondance du terrain granitique de la région. Cela résulte en des structures solides et simples qui s’intègrent harmonieusement au paysage accidenté. Le nord de la Corse, avec sa géologie plus variée, présente des maisons faites d’un mélange de matériaux incluant le schiste, le calcaire et les roches vertes, donnant lieu à un paysage architectural varié qui comprend des maisons avec un travail de pierre irrégulier et des toits en ardoise grise ou verdâtre.

La maison traditionnelle corse est souvent une structure à plusieurs étages, avec des escaliers en bois menant aux étages supérieurs, y compris le grenier. Ce design maximise non seulement l’espace dans les configurations de village contraintes, mais reflète également une approche pratique de la vie dans des terrains montagneux et escarpés. Les matériaux utilisés pour construire ces maisons, allant des roches volcaniques et granites rouges aux falaises blanches et schistes gris, sont indicatifs de la richesse minérale de l’île. Plutôt que d’être extraits de carrières, ces pierres étaient typiquement ramassées des terres environnantes, un processus qui dégageait simultanément les champs pour l’agriculture et fournissait des matériaux de construction.

Les matériaux et techniques de toiture varient également selon la région et ont évolué au fil du temps. Historiquement, dans les zones rurales, le bois, sous forme de lattes fendues ou de bardeaux, était couramment utilisé, tandis que les bâtiments urbains à Ajaccio ou Bastia pouvaient présenter des toits en ardoise. Avec le temps, l’utilisation du bois s’est déplacée vers des structures de soutien pour d’autres matériaux comme les tuiles romaines et, plus communément au 19ème siècle, les tuiles canales. Dans le nord, en particulier dans les zones boisées, la lauze (dalles de pierre) est devenue un matériau de couverture prévalent, nécessitant des charpentes en bois solides pour supporter la pierre lourde.

2. Les pagliaghji : les abris historiques des paysans corses

Une pagliaghji, en corse.
Les pagliaghji se trouvent sur tout le territoire corse, mais leur présence est particulièrement notable en Balagne et dans la région des Agriate, zones privilégiées de la transhumance

Les pagliaghji, éléments caractéristiques du patrimoine corse, témoignent de l’histoire agro-pastorale de l’île. Ces constructions en pierre sèche, dont le nom dérive du mot « paille » en corse, étaient à l’origine des abris temporaires pour les bergers et leur bétail lors des périodes de transhumance. A la différence d’un habitat nomade, ces constructions étaient en dures, réparties un peu partout sur le territoire. Avec le temps, le terme s’est généralisé pour désigner diverses petites bâtisses disséminées dans les paysages agricoles de Corse, devenant ainsi un symbole fort de l’identité insulaire.

Les pagliaghji se distinguent par leur technique de construction ancestrale, utilisant des pierres sèches sans liant, ce qui témoigne d’un savoir-faire traditionnel transmis de génération en génération, bien que de nos jours, peu de personnes conservent cette compétence. Ils possèdent généralement deux types de toitures : le toit terrasse, soutenu par une charpente rudimentaire recouverte de « scandule » (bardeaux de bois) et d’une couche de lichen ou d’algues pour l’imperméabilisation, ou le toit en encorbellement, une voûte formée par l’agencement en décalage de pierres plates.

Ces structures se trouvent sur tout le territoire corse, mais leur présence est particulièrement notable en Balagne et dans la région des Agriate, zones privilégiées de la transhumance. Malgré leur aspect rudimentaire, les pagliaghji étaient des éléments clés de l’économie rurale corse, associés à des espaces de vie organisés autour de la production agricole. Aujourd’hui, bon nombre de ces édifices sont en ruine, bien que certains soient restaurés et valorisés, notamment à travers le tourisme, où ils sont transformés en hébergements ou objets de visite pour les randonneurs désireux de découvrir cet aspect de la culture corse.

L'équipe de Rédaction

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