La Provence-Alpes-Côte d’Azur (PACA) est une région qui captive par la diversité et la beauté de ses maisons typiques et traditionnelles, véritables témoins des traditions et de l’art de vivre méditerranéen. Du mas provençal, qui illustre la quintessence de la dolce vita dans le sud de la France, à l’élégante bastide, demeure de l’aristocratie provençale, en passant par le cabanon marseillais, niché dans l’écrin sauvage des Calanques, chaque type de maison dévoile une facette unique de cette région ensoleillée.
1. Le mas provençal : la dolce vita dans le sud de la France
Le mas provençal, emblème de l’habitat traditionnel du Sud de la France, se distingue par son architecture et son intégration harmonieuse dans le paysage méditerranéen. Ces bâtisses, caractéristiques de la Provence, combinent esthétique et fonctionnalité, adaptées aux conditions climatiques et à la vie agricole de la région.
À l’origine, le mas provençal servait d’habitation agricole, comprenant l’ensemble des bâtiments de ferme et les dépendances comme les jardins et les vergers. Ce n’était pas seulement un lieu de vie mais aussi un centre d’activité agricole pour la culture du blé, des fruits, des légumes, ainsi que l’élevage. Ces constructions, bâties principalement en pierre locale, utilisent un mélange de terre et de chaux pour assembler les pierres, offrant ainsi une grande variété de teintes et une intégration naturelle dans le paysage.
Les mas provençaux sont reconnaissables à leur structure parallélépipédique, souvent positionnée de manière à se protéger du mistral grâce à une orientation plein sud, sans ouvertures sur la façade nord et des fenêtres étroites sur les autres côtés pour maintenir l’intérieur frais en été et chaud en hiver. Cette disposition témoigne de l’ingéniosité des bâtisseurs provençaux dans la création d’un habitat bioclimatique avant l’heure, optimisant le confort de ses habitants tout au long de l’année.
Il existe principalement deux types de mas provençaux : le mas du Luberon, caractérisé par sa forme rectangulaire avec un étage et un rez-de-jardin, et le mas camarguais, qui s’apparente à une hacienda avec de grands volumes, murs blancs, et une cour intérieure, formant un U entre les bâtiments d’habitations et les écuries.
De nos jours, le mas provençal attire pour son charme rustique et sa capacité à offrir un cadre de vie paisible et ensoleillé. Sa rénovation est devenue un enjeu patrimonial, cherchant à préserver son authenticité tout en l’adaptant aux standards de confort modernes. Les mas provençaux continuent de séduire par leur esthétique intemporelle et leur capacité à incarner l’art de vivre en Provence.
2. La bastide : l’habitation traditionnelle de l’aristocratie provençale
La bastide provençale, née entre le XVIe et le XVIIIe siècle, symbolise l’élégance et la prospérité de l’aristocratie et de la bourgeoisie de Provence. Distincte du mas provençal, la bastide se dresse généralement sur les hauteurs pour dominer la campagne environnante, témoignant du statut et de la richesse de ses propriétaires.
Caractérisée par une architecture raffinée, la bastide provençale reflète l’harmonie et le luxe avec ses jardins vastes et décorés, souvent agrémentés de fontaines, de statues et d’allées soigneusement aménagées. L’architecture des bastides se distingue par sa forme carrée, son toit en quatre pentes, et ses étages accessibles par un escalier majestueux. La façade, symétrique, arbore des ouvertures en nombre impair autour d’une porte d’entrée centrale, surmontée d’un balcon en fer forgé, tandis que les murs, traditionnellement enduits d’une couleur ocre, cachent la pierre considérée comme un signe de pauvreté au XVIIIe siècle.
Les bastides sont souvent entourées d’esplanades ombragées menant à l’entrée principale, et leurs jardins peuvent adopter le style à la française ou être composés de buis et de statues, étendant leur superficie à plusieurs hectares dans certains cas. Ces résidences secondaires, conçues pour la détente estivale et la supervision des terres agricoles, sont aujourd’hui très convoitées pour leur caractère historique et leur beauté.
3. Le cabanon marseillais dans l’écrin des Calanques
Le cabanon marseillais, ancré dans le paysage du Parc National des Calanques, incarne un mode de vie unique, symbolisant la simplicité et la proximité avec la nature. Ces petites constructions, initialement des abris de pêcheurs, se sont transformées au fil du temps en refuges pour ceux cherchant à échapper à la vie urbaine, privilégiant la convivialité et un retour aux sources. Bien que dépourvus d’électricité et d’eau, leur charme réside dans leur capacité à offrir une expérience de vie authentique, où la bouillabaisse, l’aïoli, et les jeux de boules rythment les journées sous le chant des cigales.
Au-delà de leur valeur récréative, les cabanons ont attiré l’attention de théoriciens et architectes dès les années 1920, inspirant des figures du mouvement moderne comme Le Corbusier ou Eileen Gray par leur simplicité et leur intégration harmonieuse dans le paysage naturel. Ces habitats vernaculaires, témoins d’un écosystème social unique, illustrent une histoire riche et complexe, de la vie quotidienne des Marseillais aux enjeux contemporains de surfréquentation et de conservation du patrimoine.
Toutefois, l’existence même de ces cabanons est menacée par des facteurs réglementaires et climatiques, avec des risques d’érosion et de restrictions imposées sur les constructions en bord de mer. La préservation de ce patrimoine unique fait l’objet de débats, entre la nécessité de protéger le littoral et le désir de maintenir cet art de vivre caractéristique de Marseille. Les cabanons, malgré leur petite taille, représentent un symbole fort de la culture marseillaise, offrant un contraste saisissant avec les bastides plus aisées, et témoignent de l’évolution sociale et urbaine de la ville.
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