Les maisons traditionnelles de Bourgogne-Franche-Comté, à travers les fermes comtoises, Haut-Jurassiennes et vigneronnes, illustrent l’ingéniosité humaine face aux défis climatiques et économiques. Conçues avec des matériaux locaux et adaptées à leur environnement, elles témoignent d’une symbiose entre l’homme, son habitat, et la nature. Ces structures, allant de l’usage traditionnel du bois et de la pierre à des configurations architecturales uniques, révèlent un riche héritage culturel et une profonde connexion avec le terroir de la région.
1. La ferme comtoise à tuyé en Pays Horloger
La ferme comtoise, emblématique du Haut-Doubs et des montagnes environnantes, est une structure à la fois robuste et ingénieuse, conçue pour résister aux conditions climatiques extrêmes de la région. Ces bâtisses impressionnantes, par leur taille et leur architecture, témoignent de l’habileté avec laquelle les habitants de la région ont su s’adapter à leur environnement.
La construction traditionnelle de ces fermes utilise des matériaux locaux, comme la pierre pour les murs du rez-de-chaussée et le sapin ou l’épicéa pour la structure et la charpente, offrant ainsi une isolation efficace contre le froid. Les toits, recouverts de tavaillon, descendent très bas pour supporter le poids de la neige, créant un isolant thermique naturel. L’étable, attenante à l’habitation, permet une température plus clémente dans la partie résidentielle durant les hivers longs, tout en facilitant l’accès au bétail sans avoir à sortir.
Le tuyé, une grande cheminée traditionnelle en bois, est un élément caractéristique des fermes comtoises. Utilisé pour fumer les salaisons, il joue un rôle essentiel dans la conservation des aliments et contribue au chauffage de la ferme. C’est dans ces imposantes cheminées que l’on fume les saucisses de Morteau, notamment, dont le procédé est inscrit au patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO. Les chéneaux en bois, un autre élément distinctif, permettent la récupération des eaux de pluie et de fonte des neiges, complémentaires aux sources d’eau naturelles.
2. Le ferme du Haut-Jura (ou Haut-Jurasienne)
À l’image des fermes comtoises, les fermes du Haut-Jura sont construites pour résister au climat particulièrement rude de la région. On y constate en effet de 140 à 180 jours de gel par an et des chutes de neige importantes.
Ainsi, le toit était construit pour faire face au climat : un débord permettait de faciliter la prise au vent et empêchait donc celle-ci de se faire arracher. De plus, le faitage était axé dans la direction du vent dominant, permettant de réguler la charge de neige. Tout comme dans les fermes comtoises, la neige agissait comme isolant thermique naturel. Ces fermes ont été construites de façon monobloc, avec un espace grange ou une étable et un espace habitation, afin de profiter de la chaleur du bétail et des propriétés isolantes du foin.
3. Les fermes vigneronnes (ou maison de polyculture vigneronne)
La région Bourgogne-Franche-Comté est bien évidemment connue pour sa production viticole, qui se concentre dans le Beaujolais et dans le Mâconnais (de Tournus à Turnugeois). C’est de là que viennent notamment les vins Chardonnay, Pinot noir et Mâcon villages.
La structure de ces fermes révèle une adaptation à la vocation viticole de la région, avec des bâtiments souvent organisés autour d’une cour fermée, facilitant à la fois les activités agricoles et la vie quotidienne. Les matériaux de construction reflètent les ressources locales, avec une prédominance de la pierre blanche de Bourgogne pour les murs et des tuiles vernissées typiques de la région pour les toits, ajoutant une touche de couleur et de caractère à l’ensemble architectural.
L’intégration des espaces de vie et des espaces de travail est un trait caractéristique des fermes vigneronnes, où caves, cuveries et granges côtoient les habitations. Cette proximité souligne l’importance centrale du vin dans la vie des habitants, où la production vinicole est intimement liée au quotidien.
Certaines maisons vigneronnes disposent par exemple d’une cave enterrée, qui présente un trappon sur la chaussée. D’autres disposent d’un cellier permettant de conserver le vin et les aliments en rez-de-chaussée, avec les quartiers d’habitation au premier étage. On trouve de nombreuses configurations de maisons vigneronnes, toutes témoignant d’un passé commun profond entre la vigne et la Bourgogne.
Des épaisses murailles faites de tas de pierres parementés jonchent la côte bourguignonne, on les appelle les “murgers”. Ces murs permettaient de délimiter les vignes lors du défrichage du terrain.
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